Lever de rideau sur deux projets pharaoniques : le delta égyptien et le canal afghan

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Si les pyramides égyptiennes ont capté votre attention par le passé, préparez-vous à être émerveillés par un tout autre genre de prouesses. L’Égypte et l’Afghanistan sont en train de dévoiler des projets d’irrigation révolutionnaires qui pourraient transformer des milliers de kilomètres carrés de terres désertiques en sols fertiles. Au cœur de ces projets audacieux : la plus grande rivière artificielle du monde et une immense canalisation. Préparez-vous à plonger dans une aventure hydraulique hors du commun !

L’Égypte, une oasis au milieu du désert ?

On connaît l’Égypte pour ses majestueux monuments de l’Antiquité, mais le pays va probablement ajouter un autre exploit à son répertoire : la création de la plus grande rivière artificielle du monde. Les autorités égyptiennes ambitionnent de transformer environ 9200 kilomètres carrés de zones désertiques en un nouveau delta, un projet d’envergure qui a pour but d’accroître considérablement la surface agricole du pays.

Il faut savoir que l’Égypte est un pays où 96 % de la surface est désertique et où les 4 % de terres arables sont grignotées d’année en année par l’urbanisation. Un défi de taille pour ce pays d’Afrique du Nord qui connaît une forte croissance démographique. Il est estimé que la population du pays pourrait passer de 113 millions d’habitants aujourd’hui à 160 millions d’Égyptiens d’ici 2050.

Le nouveau Delta, un chantier pharaonique

Pour faire face à cette réalité, le Président Al-Sissi a lancé en mars 2021 un chantier pharaonique : la création d’une immense rivière de 114km pour irriguer les futures terres cultivables du nouveau delta. Ce chantier, dont la première phase doit s’achever en 2025, est une priorité pour l’Égypte, actuellement le plus gros importateur de blé au monde.

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Ce projet gigantesque prévoit de construire 10 énormes conduites d’eau de trois mètres de diamètre sur 22 kilomètres afin de transporter l’eau sous les terres agricoles existantes, avant de passer à une deuxième rivière artificielle. Celle-ci traversera le désert sur 42 kilomètres avant d’atteindre l’usine de traitement d’eau d’Al-Hammam, capable de traiter 7,5 millions de mètres cubes d’eaux usées chaque jour.

Un investissement titanesque pour une autosuffisance alimentaire

Le budget alloué au nouveau delta avoisine les 10 milliards de dollars, dont la moitié est dédiée à la construction des 114 kilomètres de la nouvelle rivière artificielle. Une fois achevé, ce delta augmentera la surface cultivable de l’Égypte de plus de 20% et permettra aussi d’augmenter ses exportations.

Il est prévu principalement pour les récoltes de blé, mais il permettra aussi de cultiver du maïs, du sucre et des fruits et légumes. Ce projet est d’autant plus stratégique qu’il est situé à proximité des ports, des zones industrielles et des grands axes routiers, facilitant ainsi le transport des produits agricoles.

L’Afghanistan, le défi de l’autosuffisance agricole

De son côté, l’Afghanistan envisage la construction d’un canal long de 285 kilomètres pour transformer ses terres arides en terres agricoles fertiles. Ce projet colossal, nommé canal Qosh Tepa, a été lancé en mars 2022 et devrait stimuler la croissance économique du pays tout en le rendant autosuffisant sur le plan agricole.

Un projet prioritaire aux enjeux géopolitiques

La construction du canal Qosh Tepa suscite cependant de nombreuses inquiétudes, notamment en Ouzbékistan et au Turkménistan, où les pertes pourraient atteindre 15 % de l’eau destinée à l’irrigation. À ce jour, l’Afghanistan n’a signé aucun traité régional ou international sur l’utilisation des eaux transfrontalières de la région, ce qui pourrait exacerber les tensions futures.

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Enfin, si l’Égypte et l’Afghanistan peuvent inspirer par le côté pharaonique de leurs projets, il est crucial de rappeler que ces défis ne peuvent être relevés qu’avec une collaboration régionale et internationale renforcée. Car si la création de ces « miracles » hydrauliques peut sembler être une solution à court terme pour ces pays en quête d’autosuffisance alimentaire, il ne faut pas oublier que la gestion de l’eau est un enjeu mondial qui nécessite une coopération à l’échelle planétaire.

Ces deux projets audacieux donnent un nouvel élan à la discussion sur les défis de l’eau dans le monde. Confrontés à la fois à des problèmes de surpopulation, de changement climatique et d’insécurité alimentaire, ces pays démontrent que l’innovation et l’ambition peuvent mener à des solutions concrètes. Cependant, ils soulignent aussi que la gestion de l’eau reste un enjeu complexe qui dépasse les frontières nationales et nécessite une coopération internationale. En attendant, on ne peut qu’admirer la détermination de ces pays à surmonter leurs défis et à repousser les limites de ce qui est possible.

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