Les influences de Wishbone Ash et leur impact sur le rock des années 70

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Wishbone Ash, un nom qui résonne avec nostalgie pour de nombreux amateurs de rock des années 70. Avec une carrière marquée par des albums emblématiques et une empreinte indélébile sur le monde du rock, le groupe britannique a su se démarquer grâce à son utilisation innovante de la guitare jumelle. Pourtant, derrière cet héritage se cachent des influences variées et un parcours musical riche en anecdotes. Plongeons ensemble dans l’univers de Wishbone Ash et découvrons comment ils ont façonné le rock des années 70.

Les racines du son de Wishbone Ash

Wishbone Ash a toujours reconnu l’influence déterminante de groupes comme Blossom Toes et la période Peter Green de Fleetwood Mac sur leur musique. Cependant, pour de nombreux fans, c’est à travers les albums des années 70 tels que Wishbone Ash, Pilgrimage et l’incontournable Argus qu’ils ont découvert le rock à deux guitares. C’est d’ailleurs Argus, sorti en 1972, qui a marqué un tournant décisif dans la carrière du groupe.

Argus : l’album phare

En 1972, les lecteurs du magazine Sounds ont élu Argus meilleur album de l’année, surpassant des œuvres majeures telles que Machine Head de Deep Purple, The Rise & Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars de David Bowie et All The Young Dudes de Mott The Hoople. Le succès de cet album repose en grande partie sur ses paroles et ses mélodies mémorables.

Le titre « Blowin’ Free », issu de cet album, trouve ses racines dans les souvenirs d’une romance adolescente du bassiste et chanteur Martin Turner. À l’âge de 16 ans, Turner a vécu une brève histoire d’amour avec une étudiante suédoise, Annalena Nordström, dont les cheveux étaient « dorés, flottant librement comme un champ de blé ». Bien qu’ils ne parlaient pas la même langue, cette expérience a inspiré Turner à écrire une véritable ode à l’amour.

La genèse de « Blowin’ Free »

Les guitaristes Ted Turner et Andy Powell revendiquent tous deux la paternité du riff d’ouverture emblématique de « Blowin’ Free », bien que Ted Turner reconnaisse l’influence de Children Of The Future de la Steve Miller Band. Selon lui, « notre chanson était essentiellement un shuffle blues, auquel j’ai ajouté le riff d’ouverture ». Powell, quant à lui, se souvient avoir travaillé sur ce riff avec Micky Groome, membre de Duck’s Deluxe.

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Pour Martin Turner, cependant, l’histoire est différente. « Ni l’un ni l’autre ne l’a écrit – c’est moi! » déclare-t-il en riant. Turner explique qu’il avait mentionné un vieil hymne hippie de Steve Miller avec une technique de hammer-on intéressante, et que le groupe avait adopté cette idée pour créer l’introduction de « Blowin’ Free ».

Une dynamique de groupe unique

L’une des forces de Wishbone Ash réside dans la synergie entre ses membres. Steve Upton, le batteur du groupe, apportait une touche unique et « très anglaise » au shuffle, donnant à la chanson une allure pleine d’espoir et de promesse. Cette dynamique a permis à « Blowin’ Free » de devenir un hymne générationnel.

Le morceau trouve ses origines dans les sessions de l’album Pilgrimage, mais selon Martin Turner, « ça ne marchait tout simplement pas ». Powell se souvient avoir travaillé sur la chanson pendant une balance au Whisky A Go Go à Hollywood lors de la tournée pour Pilgrimage. Lorsque le groupe a commencé à travailler sur Argus, Turner était déterminé à perfectionner cette chanson.

Une production innovante

Pour leur troisième album consécutif, Argus, le groupe a fait appel à l’équipe de production composée du producteur Derek Lawrence et de l’ingénieur du son Martin Birch. Cette collaboration a permis au morceau de trouver sa forme définitive. Le solo de Ted Turner, élément clé de son succès, était en grande partie expérimental. « J’écoutais beaucoup Ry Cooder à l’époque, et ‘Blowin’ Free’ fut la première chanson sur laquelle j’ai joué de la guitare slide, » explique Ted. Ne possédant pas de lap steel à l’époque, il a dû modifier sa Les Paul Custom noire en ajoutant un écrou d’extension pour élever l’action des cordes.

Un impact durable

Lors de l’enregistrement de Argus, le studio De Lane Lea a déménagé et amélioré ses installations, passant d’un enregistrement analogique huit pistes à seize pistes. « Cela a fait une énorme différence, » explique Powell. « Nous pouvions doubler les guitares et ajouter des harmonies de fond aux voix. Ces éléments ont vraiment donné du relief à notre son. »

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Ironiquement, « Blowin’ Free » a failli ne pas être inclus dans Argus. Derek Lawrence, au nom du groupe, avait suggéré que cette chanson, avec sa touche pop, aurait peut-être mieux convenu à un autre album. Martin Turner, cependant, a défendu fermement sa place dans Argus, arguant qu’elle équilibrerait parfaitement le reste de l’album.

Cette décision s’est avérée judicieuse. « Blowin’ Free » est non seulement devenue la pièce maîtresse d’un album considéré comme parfait par les fans de Wishbone Ash, mais elle est aussi devenue une favorite des concerts. « C’était une partie cruciale de l’histoire de ce groupe, » déclare Powell. « Nous savions que nos spectacles avaient besoin de se terminer sur une note plus enjouée. ‘Blowin’ Free’ était souvent le dernier morceau ou un rappel, parfois même le morceau d’ouverture. Les gens adoraient ce riff d’ouverture. »

Une influence au-delà des frontières

L’impact de Argus et de « Blowin’ Free » a transcendé les frontières du rock. Steve Harris d’Iron Maiden a reconnu l’influence majeure de Argus sur ses premières compositions. Plus spécifiquement, Powell pense que le final de « Blowin’ Free » a directement influencé deux classiques du rock : « Reelin’ In The Years » de Steely Dan et « The Boys Are Back In Town » de Thin Lizzy. « C’était l’une des idées les plus empruntées de l’époque ; je peux l’entendre dans [le final à deux guitares] de ‘Reelin’ In The Years’, et aussi, bien sûr, dans ‘The Boys Are Back In Town’ de Thin Lizzy – ce morceau a été définitivement influencé par ‘Blowin’ Free’. »

Avec ses riffs emblématiques et ses compositions innovantes, Wishbone Ash a laissé une empreinte indélébile sur le rock des années 70. Leur capacité à intégrer des influences variées et à créer un son unique a non seulement marqué leur époque, mais continue d’inspirer des générations de musiciens. Comme le dit si bien Martin Turner, « rien n’est vraiment original. Toute musique est recyclée. » Pourtant, ce recyclage a donné naissance à des œuvres intemporelles comme Argus, qui demeure un pilier du rock classique. Une édition spéciale célébrant le 50e anniversaire de cet album emblématique a été publiée en 2023, témoignant de son importance durable.

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En fin de compte, c’est cette capacité à transcender le temps et à continuer d’inspirer qui définit véritablement l’héritage de Wishbone Ash. Alors que vous redécouvrez leurs morceaux ou les écoutez pour la première fois, souvenez-vous de l’impact profond qu’ils ont eu sur l’histoire du rock et appréciez la richesse et la profondeur de leur musique.

Wishbone Ash, avec leur utilisation novatrice de la guitare jumelle et leurs compositions mémorables, a non seulement défini une ère du rock mais a également influencé des générations de musiciens. Leur musique continue de résonner, prouvant que leur héritage est à la fois intemporel et indélébile.

  • Wishbone Ash THERE'S THE RUB, MCF 2585
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