La structure de Richat : l’œil du Sahara dévoilé

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Vous êtes-vous déjà demandé ce que les astronautes peuvent voir depuis l’espace lorsqu’ils survolent les déserts brûlants de l’Afrique ? L’un des spectacles les plus fascinants qu’ils observent est la structure de Richat, également connue sous le nom d’Œil du Sahara. Cet incroyable phénomène géologique, que certains comparent à une tranche d’oignon géante, à une cible ou encore à un ammonite surdimensionné, intrigue les scientifiques et les passionnés de géologie depuis des décennies.

Située sur le plateau d’Adrar en Mauritanie, à des coordonnées précises de 21.114714464479544, -11.394300583868517, cette structure massive est si grande qu’elle est visible depuis l’espace. Découverte pour la première fois par les équipages des premières missions spatiales dans les années 1950, l’Œil du Sahara se distingue par ses anneaux concentriques et sa forme presque parfaite. Mais qu’est-ce qui rend cette formation si unique et mystérieuse ? Plongeons dans les détails fascinants de ce miracle géologique.

Un géant visible depuis l’espace

L’Œil du Sahara, également appelé Œil de l’Afrique ou structure de Richat, est un dôme rocheux géant parsemé d’anneaux concentriques, ressemblant à une cible géante lorsqu’il est vu du ciel. Avec un diamètre estimé entre 40 et 50 kilomètres, cet œil distinctif est visible depuis l’espace, ce qui en fait un point de repère pour les astronautes depuis les premières missions habitées.

La formation de l’Œil du Sahara remonte à la période du Crétacé, entre 145 et 66 millions d’années. Les scientifiques ont initialement pensé qu’il s’agissait d’un cratère d’impact dû à une météorite, mais des recherches ultérieures ont révélé qu’il avait été façonné par un soulèvement tectonique suivi d’une érosion considérable.

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Richat Structure
Crédit image: JAXA/ESA

Un paysage désertique singulier

L’Œil du Sahara se dresse comme un ammonite géant au milieu de l’Erg Oudane, une vaste mer de sable qui s’étend sur environ 560 kilomètres à l’est, jusqu’au Mali. Les ergs sont des zones désertiques couvrant au moins 125 kilomètres carrés, caractérisées par des dunes balayées par le vent avec peu ou pas de végétation.

L’Œil du Sahara s’élève à environ 200 mètres au-dessus des sables environnants, qui, par moments, englobent partiellement la structure sur ses bords sud. Les photographies prises depuis l’espace montrent souvent ces dunes sablonneuses entourant et parfois obscurcissant l’Œil.

La composition géologique de l’œil

Au centre de l’Œil du Sahara se trouve un plateau rond constitué de calcaire et de brèches, des roches sédimentaires composées de fragments cassés cimentés ensemble par une matrice à grains fins, comme l’a montré une étude de 2021. Le reste de la structure descend en une série de crêtes et de fossés circulaires, sculptés par le vent et l’eau au fil des millénaires. Les crêtes sont principalement composées de quartzite résistant, tandis que les fossés contiennent des roches sédimentaires moins résistantes qui s’usent plus rapidement.

Ce qui reste inexpliqué, c’est la rondeur presque parfaite de l’Œil. L’érosion a exposé quatre types de roches ignées — gabbros, rhyolites, carbonatites et kimberlites — plus jeunes que le centre de l’Œil, indiquant que des jets de roche en fusion ont émergé et se sont solidifiés à la surface. Par ailleurs, plusieurs failles visibles sur les anneaux extérieurs suggèrent que des couches de roche se sont déplacées au cours du processus de formation.

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Vue de l'espace
Crédit image: Stocktrek Images, Inc. / Alamy Stock Photo

Un trésor archéologique

En plus de son intérêt géologique, l’Œil du Sahara revêt également une importance archéologique. Des fouilles ont révélé des outils acheuléens et pré-acheuléens vieux de 2 millions d’années, associés à deux espèces d’anciens ancêtres humains : Homo erectus et Homo heidelbergensis. Ces découvertes, mises en lumière par Geographical, une revue de la Royal Geographical Society du Royaume-Uni, ajoutent une dimension historique fascinante à ce site naturel.

Les mystères de l’Œil du Sahara

Les partisans du mythe réfuté de l’Atlantide — une île-continent « perdue » idéalisée par certains comme une société avancée et utopique — prétendent que l’Œil du Sahara est la preuve de la cité décrite par Platon dans ses dialogues « Timée » et « Critias ». Cependant, selon Ken Feder, professeur émérite d’archéologie à la Central Connecticut State University, la géologie moderne et l’archéologie fournissent un verdict sans équivoque : il n’y a jamais eu de grande civilisation appelée Atlantide.

Il n’est pas nécessaire de se tourner vers la mythologie pour expliquer l’Œil du Sahara. La géologie offre ses propres réponses fascinantes. Erosion, tectonique et formations rocheuses complexes se combinent pour créer ce phénomène unique, témoignant de l’histoire dynamique de notre planète.

Un trésor géologique et historique

L’Œil du Sahara est bien plus qu’une simple curiosité géologique. C’est un témoignage de l’histoire profonde de la Terre, un site d’une importance archéologique considérable, et une source d’émerveillement pour les scientifiques et les curieux du monde entier. Alors que la rondeur parfaite de cette structure continue de défier les explications simples, elle rappelle la complexité et la beauté de notre planète. Dans un monde où la nature ne cesse de nous surprendre, l’Œil du Sahara reste l’un de ses plus grands mystères visibles depuis l’espace.

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