La fin des passoires thermiques : un parcours d’obstacles pour les propriétaires bailleurs

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Si vous êtes propriétaire bailleur, ces derniers mois n’ont certainement pas été de tout repos pour vous. Depuis l’annonce de l’interdiction de louer des logements classés G et G+ à partir du 1er janvier 2025, la pression est forte pour mettre à niveau votre bien. Et si vous pensiez avoir le temps de vous adapter à cette nouvelle donne, les mots prononcés par Bruno Le Maire hier, évoquant un possible décalage de la date d’entrée en vigueur de cette interdiction, ont peut-être semé le doute dans votre esprit.

Passoires thermiques : de quoi parle-t-on ?

Les passoires thermiques représentent une part importante du parc immobilier français. Ces logements, généralement mal isolés, sont de véritables gouffres énergétiques et sont ainsi classés G et G+ selon le diagnostic de performance énergétique (DPE). Les locataires de ces biens se retrouvent à devoir payer une fortune en chauffage, sans parvenir à obtenir une température de confort.

Les obstacles à la mise en conformité

L’État exige donc des propriétaires bailleurs qu’ils réalisent des travaux d’isolation pour améliorer le DPE de leur bien. Un défi qui s’avère souvent difficile, voire même impossible à relever dans les temps impartis à cause de contraintes inattendues.

Prenons l’exemple de Loïc, un propriétaire bailleur dont le bien est classé G. Il a découvert il y a 6 mois que pour améliorer son diagnostic, il lui faudrait changer les fenêtres pour du double vitrage et surtout refaire l’isolation extérieure. Mais le problème, c’est que sa copropriété compte un grand nombre de personnes âgées qui n’ont pas vu l’intérêt de refaire l’isolation extérieure.

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Pour Loïc, cette situation est un véritable casse-tête. « C’est un appartement qu’à partir de 2025 je ne peux plus mettre en location. J’avais eu un potentiel acheteur, l’acheteur potentiel n’a pas eu son prêt parce que comme le DPE n’est pas bon, les banques ne prennent pas le risque », explique-t-il.

Les règles d’urbanisme, un autre frein à la rénovation

Valentine, elle aussi propriétaire de plusieurs biens classés G et G+, a le soutien de sa copropriété pour réaliser les travaux nécessaires. Mais elle se heurte à un autre problème de taille : les règles d’urbanisme.

Son appartement situé à Vincennes est en effet classé patrimoine de France. Et pour pouvoir réaliser des travaux d’isolation extérieure, elle doit obtenir l’accord des Bâtiments de France. Or, jusqu’à présent, ses demandes ont systématiquement été refusées car ‘ils ne veulent pas qu’on touche aux façades de l’immeuble’.

Valentine est donc prise entre le marteau et l’enclume. D’un côté, elle ne veut pas renoncer à son premier patrimoine immobilier, de l’autre, elle ne peut pas se résoudre à le vendre à perte.

Quelles solutions pour les propriétaires bailleurs ?

Face à ces difficultés, il est essentiel que les propriétaires bailleurs soient soutenus et accompagnés dans leur démarche de mise en conformité. Des aides financières sont disponibles pour réaliser des travaux d’isolation, mais encore faut-il pouvoir les réaliser…

En tout état de cause, cette situation illustre parfaitement la complexité de concilier respect de l’environnement et respect du patrimoine. Une chose est sûre, il faudra beaucoup de pédagogie et de flexibilité pour réussir cette transition énergétique.

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Pour sortir de cette impasse, une révision des règles d’urbanisme semble nécessaire. Il est temps d’adapter notre patrimoine aux enjeux de notre temps. Car si le patrimoine est le témoignage de notre passé, il est aussi le support de notre avenir. Et cet avenir, nous le voulons durable.

A suivre donc…

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