Fiona Scott Morton, une nomination controversée à la Commission européenne

fiona scott morton une nomination controversee a la commission europeenne

Sommaire

Connaissez-vous Fiona Scott Morton ? À 56 ans, cette Américaine s’apprête à intégrer la Commission européenne. Tout le monde n’est pas ravi de voir débarquer cette éminente professeure d’économie de l’Université de Yale, pourtant habituée des hautes sphères de l’administration américaine, notamment pendant la présidence Obama. Son arrivée à Bruxelles suscite un débat sans précédent dont la France a décidé d’être le fer de lance.

Un parcours prestigieux mais qui fait débat

Née le 18 février 1967, Fiona Scott Morton est une économiste de renom. Après avoir obtenu son doctorat à Harvard, elle a enseigné à l’Université de Yale. En 2011 et 2012, elle a travaillé pour l’administration Obama où elle a été nommée à la tête du Bureau de l’économie au sein du département de la justice.

Son rôle ? Élaborer et mettre en œuvre les politiques de concurrence du gouvernement américain. Sa nomination à la Commission européenne, où elle est appelée à tenir le même rôle, aurait dû être une formalité. Mais voilà, sa proximité avec certains géants du numérique, notamment Amazon et Apple, suscite de vives inquiétudes.

Des liens avec Amazon et Apple

C’est bien là que le bât blesse. Au-delà de son parcours académique et politique, on retient surtout de Fiona Scott Morton son rôle de consultante auprès de deux des plus grands noms de la tech : Amazon et Apple. Un détail qui n’est pas sans susciter quelques interrogations, voire des accusations de conflit d’intérêts.

En effet, le rôle de l’économiste en chef de la direction de la concurrence de la Commission européenne est d’assurer la régulation du numérique. Un enjeu capital pour l’Europe, et notamment pour la France, qui ne voit pas d’un bon œil la nomination d’une personne ayant des liens étroits avec des entreprises accusées de pratiques anti-concurrentielles.

Une position délicate

La position de Fiona Scott Morton est délicate. D’un côté, elle est largement reconnue comme une experte antitrust de premier plan, connue pour ses mises en garde contre les dérives des géants américains de la technologie. De l’autre, elle conseille deux des entreprises les plus scrutées par les autorités en matière de concurrence.

En 2020, un article révélait déjà le double jeu de Fiona Scott Morton. L’article pointait du doigt ses liens avec Amazon et Apple tout en soulignant son rôle d’expert en antitrust. Une situation paradoxale qui soulève des questions légitimes sur sa capacité à mener à bien sa mission au sein de la Commission européenne.

La réponse de Bruxelles

Face à la polémique, Bruxelles a décidé de rester sourde aux demandes de Paris. Pas question pour la Commission européenne de revenir sur la nomination de Fiona Scott Morton. Une position qui ne fait qu’alimenter les inquiétudes et nourrir le débat autour de cette nomination controversée.

Les GAFAM sous le feu des critiques

Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) sont régulièrement sous le feu des critiques pour leur poids dans l’économie numérique. En 2018, par exemple, Bruxelles a infligé une amende record de plus de 4 milliards d’euros à Google pour non-respect de la concurrence.

Dans ce contexte, la nomination de Fiona Scott Morton à un poste clé de la régulation du numérique en Europe est plus que jamais sous le feu des projecteurs. Sa proximité avec les géants de la tech met en lumière les enjeux de la régulation du numérique et soulève des questions sur l’indépendance des autorités de régulation.

Vers une remise en question ?

La nomination de Fiona Scott Morton à la Commission européenne est une nouvelle illustration des liens étroits entre le secteur privé et les instances de régulation. Une situation qui suscite de vives critiques et appelle à une clarification des règles pour garantir l’indépendance et l’efficacité des autorités de régulation.

La polémique autour de la nomination de Fiona Scott Morton est loin d’être terminée. À l’heure où la régulation du numérique est un enjeu majeur, cette nomination est particulièrement scrutée et pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont l’Europe envisage la régulation du numérique.

Pour l’instant, Bruxelles semble décidée à maintenir sa nomination. Cependant, les critiques ne faiblissent pas et pourraient bien pousser la Commission européenne à revoir sa copie. Une chose est sûre, la nomination de Fiona Scott Morton est un véritable cas d’école, qui risque de faire couler encore beaucoup d’encre.

Retour en haut