Expérience : quand une balle de golf résiste à une explosion à 800 km/h

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Vous avez dĂ©jĂ  vu une balle de golf rĂ©sister Ă  une explosion Ă  800 km/h ? C’est ce qu’ont tentĂ© de faire Destin de la chaĂ®ne Smarter Every Day et Mark Rober, il y a 4 ans. Mais Ă  la grande surprise de tous, la balle a rĂ©sistĂ© au choc. Alors, est-il possible de la faire exploser ? Faut-il simplement propulser la balle plus vite ? C’est ce qu’on a tentĂ© de dĂ©couvrir Ă  travers une simulation numĂ©rique qui a doublĂ© la vitesse Ă  1600 km/h. Mais est-ce suffisant pour faire exploser la balle ?

Simulation numérique : une astuce pour doubler la vitesse

La simulation numĂ©rique n’est pas une mince affaire. Ce n’est pas parce que c’est numĂ©rique que c’est facile, loin de lĂ . En rĂ©alitĂ©, c’est un ancien collègue de thèse, LĂ©o, qui s’y est attelĂ©. LĂ©o a montĂ© sa propre entreprise pour simuler des techniques chirurgicales, la perte de densitĂ© osseuse des astronautes ou encore des analyses de performance d’équipements sportifs.

L’enjeu principal de la simulation numĂ©rique est de pouvoir effectuer autant de tests que l’on souhaite sans rien dĂ©truire, sans consommer de matĂ©riaux ni de budgets aussi consĂ©quents que le monde expĂ©rimental. Et le gros avantage, c’est qu’on peut ralentir le phĂ©nomène autant qu’on le souhaite sans avoir besoin de camĂ©ra ultra rapide.

La simulation numĂ©rique nĂ©cessite nĂ©anmoins une relative prĂ©cision dans la conception. On doit expliquer dans le moindre dĂ©tail Ă  l’ordinateur quels sont les formes, vitesses, attaches, matĂ©riaux, Ă©paisseurs, et bien d’autres paramètres. Ainsi, mĂŞme si on a l’impression que c’est l’ordinateur qui fait tout, la qualitĂ© d’une simulation dĂ©pend des choix que l’humain a fait en amont.

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Simulation numérique vs réalité : un équilibre à trouver

Le vrai dĂ©fi de la simulation numĂ©rique est de parvenir Ă  un Ă©quilibre entre rĂ©alisme et rapiditĂ©. En effet, plus on ajoute des dĂ©tails pour ĂŞtre le plus proche possible de la rĂ©alitĂ©, plus on augmente le poids de la simulation, c’est-Ă -dire son temps de calcul et sa complexitĂ©. Par exemple, dans notre simulation, LĂ©o n’a pas pris en compte la gravitĂ© ni mĂŞme la prĂ©sence de l’air autour de la balle. Cela a permis de simplifier et d’accĂ©lĂ©rer le calcul.

Cependant, lorsqu’on a voulu doubler la vitesse Ă  1600km/h, nous avons rencontrĂ© un problème. L’ordinateur n’était plus capable de faire le calcul, la balle Ă©tait trop dĂ©formĂ©e. Nous avons alors cherchĂ© Ă  identifier les sources potentielles de ce blocage. Et l’une des pistes explorĂ©es a Ă©tĂ© les informations sur les matĂ©riaux utilisĂ©s.

Le rôle crucial des matériaux dans la simulation

Dans une simulation numérique, les informations sur les matériaux sont primordiales car elles peuvent influencer grandement les résultats obtenus. Léo s’est basé sur des données issues de la littérature pour le club et les balles de golf. Ces données étaient basées sur des vitesses et des taux de déformation bien précis, certainement pas pour des vitesses aussi intenses que 1600 km/h.

Cependant, nous ne disposions pas des donnĂ©es des matĂ©riaux Ă  ces vitesses-lĂ . Il aurait Ă©tĂ© nĂ©cessaire d’avoir trois sources de donnĂ©es diffĂ©rentes pour en dĂ©duire une quatrième et pouvoir extrapoler. Sans ces donnĂ©es, nous ne pouvions pas confirmer la validitĂ© de la simulation Ă  1600 km/h.

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L’importance du processus de validation

Une simulation numĂ©rique, aussi prĂ©cise soit-elle, nĂ©cessite un processus de validation rigoureux pour confirmer sa fiabilitĂ©. LĂ©o a dĂ» s’assurer que les comportements observĂ©s dans la simulation correspondaient bien Ă  ceux observĂ©s dans les expĂ©riences de Destin Ă  800 km/h. La validation a permis de confirmer que la simulation Ă  800 km/h Ă©tait rĂ©aliste et exploitable pour aller chercher des donnĂ©es mĂ©caniques utiles d’ingĂ©nierie.

Quand la simulation dépasse la réalité

MalgrĂ© les difficultĂ©s, LĂ©o a rĂ©ussi Ă  simuler une explosion Ă  1600 km/h. Pour ce faire, il a complètement changĂ© le type de simulation. Au lieu de dĂ©couper la balle en mini-poutres, il l’a dĂ©coupĂ©e en points reliĂ©s par des sortes de ressorts, ce qui a permis d’observer l’Ă©clatement de la balle.

Cependant, il faut bien comprendre que cette simulation était surtout réalisée pour le plaisir des yeux et non pour obtenir des données mécaniques précises. En effet, sans un processus de validation complet, les résultats ne peuvent pas être pleinement exploités en ingénierie.

Conclusion : une simulation pour le plaisir des yeux

Au final, l’objectif de faire exploser une balle de golf Ă  1600 km/h a Ă©tĂ© atteint, du moins en simulation. Cependant, cette prouesse ne doit pas occulter le fait que la simulation numĂ©rique est loin d’ĂŞtre une science exacte. Elle requiert une grande prĂ©cision dans la conception, un Ă©quilibre dĂ©licat entre rĂ©alisme et rapiditĂ©, et une validation rigoureuse des rĂ©sultats.

Ainsi, mĂŞme si la simulation numĂ©rique peut s’avĂ©rer un outil prĂ©cieux pour tester des hypothèses ou prĂ©voir des comportements, elle doit toujours ĂŞtre utilisĂ©e avec prĂ©caution et discernement. Après tout, c’est bien l’humain qui est derrière la machine et qui fait les choix.

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